Pas si simple d\'être maman

Et voilà c'est parti. Injection de décapeptyl hier soir, 1er jour du cycle. Dans une dizaine de jours on vérifiera où cela en est. Si mes ovaires sont au repos c'est que l'on pourra commencer la stimulation et donc les injections de puregon.

ça y est on se lance.

L'autre jour dans la salle de bain il m'est arrivé un truc assez bizarre. Comme une montée d' angoisse. Notre fille était dans le bain. Tout en la regardant jouer je me suis fait la réflexion que peut-être dans un an il y aurait deux bébés dans la baignoire.

De là je me mets à réfléchir sur l'organisation...le lit, le partage de la chambre et là le coeur se serre, montée de chaleur, l'expression l'angoisse m'étreint le coeur prend tout son sens.

Je me demande du coup si on fait bien, si on a les moyens, si ce n'est pas égoiste de notre part. Et puis là je me demande comment je fonctionne parce que jusqu'ici je ne suis pas allée plus loin que le désire, l'envie, la projection de moi avec de nouveau un ventre rond. Je crois que cette fois il n'y aurait aucun mal voir même ce serait nécessaire que je me projète un peu plus. Que je me l'autorise. Mais j'ai tellement peur de faire naitre de faux espoirs et d'être si déçue. D'un autre côté je pourrait aussi vivre cela à fond. Ce serait bien. Sans filet, me laisser aller. Bon ceci dit j'ai 9 mois pour me laisser aller dans le cas où cela fonctionnerait donc je pense que ce n'est pas encore le moment de me projeter. Au moment où j'écris je me dit que même pendant la grossesse il y a plein de peurs qui font qu'on n'ose pas trop. Peur que les choses s'arrête avant terme.

Alors peut-être qu'il faut y songer quand l'envie est là, pas me brimer, me controler il faut du lacher prise, un vrai.

Je ne sais pas comment cela fonctionne, ce qui fait que la nidation se fait, que l'embryon s'accroche. Avec mes maigres moyens, mes aprioris, mes croyances, il est évident que j'ai la sensation d'avoir une possibilité d'action, d'agir sur le phénomène. En effet j'ai cru qu'il fallait être toujours positive par exemple, que cela influait certainement. Mais en fait c'est complètement indépendant. Il n'y a aucune chose que je puisse faire ou ne pas faire pour influencer. Cela ne dépend pas de moi. Voilà une chose que je sais mais qu'il faut que je me rappelle. En effet, ce n'est pas parce que je vais me projeter que cela fera en sorte que cela fonctionne et à l'inverse cela ne porte pas malheur de se projeter, ce n'est pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tuer.  J'ai donc cette liberté là. La seule chose qui soit réelle c'est qu'en effet en se projettant on créer une illusion de bonheur qui ne se concrétise pas si cela échoue d'où la chute vertigineuse qui se fait alors. Mais si je prends conscience que je m'autorise ou non à me projetter cela n'influe en rien sur le futur mais seulement sur ma capacité à gérer l'echec. Voilà vers quoi je dois m'orienter. D'un côté me laisser le plaisir de me projetter d'un autre arriver à gérer l'échec s'il se présente. Mais comment gère t-on les échecs? Peut-être en m'autorisant à ressentir le tout. A aller jusqu'au bout du chagrin. Oui je crois vraiment que je devrait arrêter de vouloir tant me protéger. la vie après tout c'est ça non? Ressentir les joies autant que les peines.C'est arriver à dépasser le malheur que l'on peut ressentir. C'est sortir grandi, renforcé, différent, peut-être mieux au final de nos expériences malheureuses.

Ces sur ces mots qu'il faut que je reste et que je n'oublie pas. En gros vivre à fond quelqu'en soit le risque, quelque soit la peine que cela peut engendrer car il peut aussi y avoir du bonheur. Et puis si notre fille reste fille unique ce n'est pas si grave. Nous sommes 3, un équilibre est enfin là. C'est une belle vie aussi une vie à 3. Bien donc il faut que je grave dans mon petit cerveau que vaille que vaille on verra bien et qu'après tout je peux tout à loisir me projetter dans une vie à 4 même si cela ne se réalisait pas.

3 ou 4 si je laissait la vie choisir pour moi?